J’ai eu beaucoup de mal à écrire cette newsletter. J’ai failli raccrocher, mais le sujet était trop intéressant pour passer à côté.
En vrai, je ne sais pas trop par où le prendre, je continue de lire pleins de choses intéressantes et je ne veux pas passer à côté de mon sujet… Peut-être que je reviendrai sur mes positions, mais c’est l’art du progrès 🙂
Alors fébrilement, je repars dans une session d’écriture en espérant qu’elle soit un plus fluide.
Cette semaine s’est terminée la COP 28. J’avais évoqué vaguement le sujet il y a deux semaines. Maintenant qu’elle est terminée, on peut y aller !!
Petit reminder : La COP28 est un sommet +/- annuel sur les enjeux de la crise climatique. Sauf qu’à ce jour, deux éditions ont marqué au fer rouge l’histoire des COP : Kyoto, la COP 3 (en 1997) et Paris COP 21 (2015).
Lors de ces deux semaines, il y a des conférences, des débats, des négociations… et sont présents les dirigeants des pays ainsi que leurs représentants, des entreprises, des ONG et des représentants de la société civile.
Cette année, c’était à Dubaï (Émirats Arabes Unies) et c’était présidé par le Sultan Ahmed Al Jaber, dirigeants d’une compagnie pétrolière. On est déjà passé sur ce sujet, j’ajouterai juste cette petite phrase que j’ai lue dans un édito du Guardian, de Geoge Monbiot :
“It's like allowing weapons manufacturers to dominate a peace conference”
=
“c’est comme autoriser les industriels de l’armement de diriger une conférence sur la paix”.
C’est tout de même une édition qui va marquer l’histoire des COP, car elle débouche sur deux actions :
la création des fonds pour venir en soutien aux pays dévastés par la crise climatique,
mise en place d’un traité de transition des énergies fossiles.
Le fonds de soutien pour les pays en voie de développement.
Je suis très perplexe face à ce choix, c’est bien mais…
C’est une bonne chose, de venir en aide pour soutenir les pays qui ont subi les conséquences du changement climatiques, ça démontre une forme de culpabilité. Mais l’argent ne répare pas le climat !
Je trouve aussi cette proposition gênante. C’est humiliant et inapproprié. C’est comme si votre voisin écrasait votre chien et il vous donnait un billet de 100 € “tiens, tu t’en rachèteras un avec ça !”.
Mais il y a tout de même une prise en considération des impacts du changement climatiques.
Pour aller un peu plus loin, on peut voir aussi la différence d’implication des pays :
Les Emirats Arabes Unis ont abondé ce fond de 100 M de $,
Le Royaume Unis de 25 M de $,
Les États-Unis de… 17,5 M de $,
La France quant à elle fait partie, avec l’Italie, des deux plus gros donateurs à hauteur de 109 millions de $.
Je n’ai pas envie de commenter si c’est bien ou pas bien. Les arguments se tiennent des deux cotés.
Le traité pour la “non- prolifération” des énergies fossiles
Alors c’est une vraie avancée et on a vraiment envie d’applaudir pour cette prise de position. C’est une demande initiée depuis 2019 par les îles du pacifique menacées par la montée des eaux. Parmi les premiers pays signataires de ce traité, il y a la Colombie alors que c’est un des plus gros producteurs.
C’est un traité, il a plus d’impact qu’un accord. Il est construit sur une base d'équité (les plus gros consommateurs sont ceux qui doivent faire le plus d’effort) et sur trois axes :
la fin de tout nouveau projet portant sur l’exploitation d’énergie fossile,
la sortie progressive des énergies fossiles,
plus d’investissement pour des énergies renouvelables.
Et il est où le “mais” ici ?
En réalité, les énergies fossiles sont responsables à 80 % des changements climatiques et les pays continuent à investir massivement sur ces énergies et des changements auraient dû être opérés depuis bien longtemps.
On ne demande pas clairement une sortie, et les mots ont leur importance !!
On peut aussi critique le temps long des mises en œuvre de ces traités et prise de positions.
C’est donc une décision plus politique, pour marquer les esprits.
Néanmoins, je ne veux pas être pessimiste sur les politiques. Mettre autant d’acteurs avec des enjeux et contraintes différentes n’est pas une chose aisée, c’est donc une grande avancée. Les contraintes des politiques ne sont absolument pas les mêmes que nous, citoyen/consommateur. Il est donc important de se repositionner par rapport à son environnement et son échelle. On doit donc, à notre niveau, continuer à tout mettre en place pour avoir un impact fort.
Comme le dit si bien Antoine de st Exupéry : “les enfants doivent être indulgents avec les grandes personnes”.
Allez, ce sera tout pour aujourd’hui !
Bon dimanche, à la fraiche et au sec.
Moi, je file… j’ai rugby 🏉
-Axelle